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A pas de loup

Afin de partager mes séjours, je ferai, sur ces pages, des infidélités à mon traditionnel carnet de voyage tout rabougris. J'espère que ces lignes vous donneront, à votre tour, l'envie de parcourir les chemins !

GR10 (48) - ARAGO / ARLES-SUR-TECH

Publié le 7 Septembre 2013 par Fils de Loup in GR10 (Pyrénées)

Mercredi 08 août 2012

 

« CELUI QUI MARCHAIT SOUS LES ETOILES »

 

Dénivelé : +853 -2694     Durée: 11h00

3h30, le réveil sonne. La nuit est noire, profonde et totalement silencieuse. Etrangement ce n’est pas difficile de se lever. Au cœur de la pénombre, nous sommes enveloppés dans un calme reposant. La seule chose que nous pouvons distinguer sans l’aide de nos frontales, ce sont les étoiles qui brillent dans un ciel totalement dégagé. Il fera beau aujourd’hui ! La lune gibbeuse qui trône dans le ciel éclaire faiblement des montagnes qui  peinent à se détacher du ciel qui les entoure. Nous nous préparons en silence. Même pour nous parler, nous chuchotons. Nous sommes pourtant seuls mais personne ne veut briser le silence de mère nature. Nous quittons le camp à 4h15 et nous dirigeons vers le Canigou à la lueur de nos frontales. Il n’est pas toujours facile de se diriger mais nous ne nous égarons que très peu et retrouvons notre chemin rapidement. Après une succession de lacets dans un grand pierrier, nous arrivons au pied de la cheminée finale. Une centaine de mètre au dessus de notre tête, se dresse le sommet. La prudence est de mise. Avec une visibilité réduite, nous ne pouvons nous fier qu’à notre ouïe pour éviter les cailloux qui dégringolent. Nous arrivons enfin au sommet, il est 6h00 du matin. Le soleil n’est pas encore levé mais déjà, sous nos yeux ébahis, la mer Méditerranée se drape de rouge et d’or. Dans notre dos, la montagne dort encore alors que face à nous, la mer se réveille… La vue est magnifique. Les couleurs chatoyantes se confondent sur les flots et l’astre solaire, brillant de mille feux, vient briser la ligne d’horizon. Nous somme captivé par le spectacle naturel auquel nous assistons. Une légère euphorie s’empare doucement de nous. Il n’y a aucun endroit au monde où nous préfèrerions être en cet instant précis. Nous dominons toutes les Pyrénées Orientales. Près de nous, une croix, symbolisant le point culminant du Canigou (2724 m) est ornés de drapeaux, de pièces de tissus, de photos et tout autre souvenir que des randonneurs ont laissé en souvenir de leur passage. Nous restons 2h00 assis là, à contempler le soleil se lever petit à petit jusqu’à briller haut et fort dans un ciel azur. Il est temps de repartir, une longue descente nous attend. Nous suivons tout d’abord une ligne de crête où nous surprenons une harde d’isards qui, à notre approche, dévalent la pente à une vitesse ahurissante. Nous croisons de nombreux randonneurs. Ceux-ci sont partis du refuge des Cortalets vers lequel nous nous dirigeons. Nous passons devant le glacier de l’Arche de Noé. Selon une ancienne légende, Noé, pendant le déluge, y attachait son arche tous les soirs sur d’énormes anneaux qu’il avait lui-même scellés dans la montagne, et ce jusqu’à ce que ses prières soient exaucées et que les eaux redescendent. Selon les bergers du coin, l’arche est toujours présente, prisonnière du glacier, dans l’attente d’un nouveau déluge. Nous arrivons au refuge des Cortalets (2150 m). Puis, nous descendons sur une piste forestière jusqu’au Ras del Prat Cabrera (1739 m). Nous nous engageons ensuite sur un joli sentier à flanc de montagne, surplombant un imposant ravin, et arrivons à l’abri du Pinateil (1650 m) puis à une cabane de l’ONF (1479 m) à l’ombre de laquelle nous faisons une brève halte pour manger. La chaleur est écrasante mais il faut repartir. Nous grimpons jusqu’au col de la Cirère (1731 m). Les organismes sont mis à rude épreuve et la fatigue se fait de plus en plus ressentir. Nous longeons d’anciennes mines à l’abandon puis descendons jusqu’au refuge de Batère (1500 m). Histoire de reprendre des forces, nous nous arrêtons au bar pour boire coup, manger une glace et souffler un peu. Il nous reste encore une longue descente à faire. Nous passons successivement devant les anciennes stations des Vigourats (884 m) et le site de Jacouty (620 m) pour enfin arriver à Arles-sur-Tech (282 m). Il est 19h00. La journée a été longue mais ô combien inoubliable. Nous nous installons au camping et après une petite baignade dans les eaux fraiches du Tech, nous partons en quête d’un bon restaurant pour finir cette journée exceptionnelle comme il se doit !

 

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